N'ayant eu qu'une seule participation, c'est cheschire cat qui remporte le gros lot
cheschire cat a écrit:Je me baladais tranquillement dans le Parc, la musique pulsant dans mes écouteurs pour mon plus grand plaisir. Quel meilleur moyen de s'évader de ce monde de fous ? Je mettais un pas devant l'autre, perdu dans mes pensées, chuchotant les paroles en silence. Je m'appliquais à caler mes pas sur le tempo de la chanson, cela devait paraitre un peu bizarre vu de l'extérieur, mais je m'en fichais. Je pouvais sentir la douceur du soleil sur ma peau claire, cela faisait un bout de temps que nous n'avions plus eu une si belle journée, ni trop chaude, ni trop froide. Soudain, une bourrasque de vent créa un mini-tourbillon de pétales roses provenants des arbres environnants juste devant moi, m'obligeant à m'arrêter subitement. Surpris et encore un peu ébranlé d'avoir été sorti de mon vagabondage mental, je m'aperçus alors avec un regard alentours que, malgré cette chaleur printanière, j'étais seul.
La bourrasque finit par tourner autour de moi, alors que je contemplais émerveillée les couleurs qui brillaient sous mes yeux. Tout me semblait plus beau, plus vif, plus époustouflant. Je n'aurais su décrire ce paysage tant les mots me semblaient insignifiant face à ce que j'avais sous mes yeux. Je n'avais même pas fait attention à la disparition de la bourrasque, qui avait laissé un chemin de pétales, s'étendant de mes pieds vers l'inconnu. Je n'hésitais pas une seconde et le suivis. Mes pas foulaient le sol sans un bruit et sans même sembler laisser de marque sur mon passage.
A chaque pas, le paysage semblait changer et je n'arrêtais de m'émerveiller. Mes écouteurs avaient glissé de mes oreilles et pendaient, silencieux autour de mon cou. Je pouvais entendre les oiseaux piailler, chanter et pourtant il n'y en avait aucune trace. Je n'aurais su dire depuis combien de temps je marchais ou quand j'arriverais à destination, mais je n'en avais cure. Rien d'autre n'avais d'importance que cet endroit merveilleux. Je finis par grimper une petite colline, tandis que devant moi les pétales se faisaient clairsemés. Je ne m'en inquiétais pas, curieuse, sachant que j'arrivais à la fin de mon voyage.
Un dernier pas me mena au sommet et j'en eus le souffle coupé. Je n'aurais pu dire ce qui était le plus beau, mais mon coeur fut transporté avant même que mes pieds reprirent leur marche le long de la pente qui menaient à un écrin de perfection. Mes yeux ne savaient où se poser tant tout ceci était nouveau. Lorsque je pus enfin détailler ce qu'il y avait, je ne sus quoi penser. Des arbres en chocolat semblaient pousser à leur guise le long d'un ruisseau comme rosissant. Je me penchais, curieuse de cette couleur inhabituelle. C'était de la grenadine et en fermant les yeux je me retrouvais enfant courant vers mes parents en brandissant mon petit panier pleins de chocolats trouvés dans le jardin. Assoiffée, j'avalais alors ma grenadine avant de repartir, on ne savait jamais si j'en avais oublié.
En rouvrant les yeux, un sourire s'épanouit sur mon visage. Les oiseaux qui avaient accompagnés ma marche se trouvaient dans les arbres autour de moi et je pus mettre un qualificatif sur leur voix : des clochettes. J'entendais le son des clochettes en écoutant leur chant cristallin. Je décidais cependant de continuer mon chemin qui suivait le cours de la rivière. Mes pas foulaient les herbes basses, tandis que l'odeur de chocolat et de grenadine m'entourait et m'envahissait. Je n'étais finalement pas encore arrivée. Je fus frôlée par l'une des oiseaux qui en avait profité pour caresser ma joue.
Une clairière se dessina alors devant moi et j'y pénétrais. Je vis alors un spectacle peu commun. Nous connaissons tous le traîneau du père Noël et bien j'avais l'impression de me retrouver en face, mais version printanière. Des lièvres ne semblaient attendre qu'un ordre pour partir à l'aventure, des branches de cerisier en fleurs ornaient chaque partie du traîneau, tandis que l'arrière regorgeait de tant de chocolat que toute la terre ne pourrait les manger. Une voix alors s'éleva :
- En retard ! Vous êtes en retard.
La voix n'était pas dure, mais semblait tout de même ennuyée. Je répondis alors d'une toute petite voix :
- Je suis désolée...
- Ce n'est pas grave, mais prenez place ! Sinon nous n'aurons jamais le temps...
- Le temps de qu... ?
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'il m'attrapa et me plaça sur un siège et se lança à l'assaut du chemin. Les pétales roses nous accompagnèrent jusqu'à mon monde que je reconnus. La différence était tellement flagrante que j'en eus un mal au coeur... Comment pouvait-on passer à côté d'un tel monde sans le voir ? Etions-nous aveugles ? Sans m'en rendre compte, les larmes coulaient le long de mes joues. Nous passions à côté des gens sans qu'ils nous voient, préférant continuer leur route aveuglément. J'en eus un pincement... Le lapin me secoua doucement et désigna une maison.
- Aides-moi à trouver des cachettes ! Il est de plus en plus dur d'en trouver... Les enfants sont inventifs.
- Mais c'est le but ! Qu'ils trouvent les chocolats.
- Pas de suite, sinon où est le plaisir ! Et tu disais ne pas savoir pourquoi tu étais là-bas ?
Je rougis et il me sourit gentiment. Je n'en savais rien, mais j'avais deviné ! J'allais aider le Lapin de Pâques à distribuer les chocolats. Je me mis alors au travail, trouvant les cachettes les plus folles les unes que les autres... Nous reprîmes notre route, passons d'un maison à une autre, que ce soit des gens riches ou pauvres, cachant des chocolats dans d'immenses jardins ou dans de petits recoin d'une maison. Nous trouvions toujours et j'imaginais les familles le lendemain qui découvriraient les chocolats, se demandant surement d'où sortiraient ce petit lapin qu'il ne se souviendront pas avoir acheté et qu'ils oublieront aussitôt.
Une dernière maison nous attendait d'après mon guide et il me laissa chercher seule. Je finis mon travail et alors que je repartais, j'aperçus à la fenêtre une petite fille qui me regardait fixement. Je lui souris et elle me le rendit timidement. Je portais un doigt à mes lèvres et soufflait un "chut", avant de repartir sur un clin d'oeil. Elle avait bien droit à un peu de magie. J'avais l'impression de la connaître, mais j'avais vu tellement de gens que je n'aurais su dire où.
Je remontais sur le traîneau, épuisée, mais heureuse. Je me laissais aller et il me recouvrit d'une fine couverture dont je n'aurais su dire l'origine. Je me laissais aller à mes songes et m'endormis. Je me réveillais alors dans mon lit, sans savoir comment, avec juste ces souvenirs. Je me demandais comment j'avais atterri ici puis repensais à la magie du Lapin. Je souris, posais mes pieds sur le sol froid. Je posais à haute voix la question qui me trottait dans l'esprit :
- Te reverrais-je ?
Je finis par me lever et aller préparer le petit déjeuner. Ma fille déboula alors dans la cuisine et l'engloutit rapidement. Je ris alors que je me dirigeais vers le jardin et qu'elle se précipita dehors, en direction d'un endroit bien précis. Je fronçais les sourcils, reconnaissant cette cachette : la dernière que j'avais utilisée ! Impossible. Mais pourtant elle en ressortit un lapin en chocolat identique à celui que j'avais caché et je reconnus son visage souriant derrière la brume de mes souvenirs. Elle me le tendit :
- Il est pour toi !
- Merci, mais comment savais-tu qu'il était caché là ?
- C'est un petit lapin qui m'a montré !!
Elle semblait sure d'elle et je lui dis d'aller chercher le reste. J'avais le lapin dans les mains et pus voir une petite étiquette avec mon prénom écrit d'une jolie écriture. Je le brisais et pus lire, tandis qu'une cloche retentissait au loin, à moins que ce ne soit une clochette :
*Peut-être...*
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